Après un début de saison difficile Bordeaux va mieux. Comment expliquez-vous ce regain de forme ?
On joue tout simplement mieux. On évolue plus en bloc donc on devient forcément plus compact. Nous agressons également plus l'adversaire, du coup il joue moins à son aise. Et puis nous avons retrouvé une certaine efficacité offensive. Ça change tout.
Vous étiez blessé en début de saison. Pensez-vous avoir manqué à vos coéquipiers ?
Je n'ai pas la prétention de dire ça. J'ai raté les deux premiers matches, c'est vrai, mais je ne suis pas un joueur qui change une équipe. J'essaye d'amener ce que je sais faire et mon envie de réussir au groupe.
Pensez-vous avoir pris plus d'importance au sein de la vie collective avec les départs de joueurs cadres comme Gourcuff et Chamakh ?
Je suis beaucoup plus important aujourd'hui. J'ai plus de responsabilités, je suis plus impliqué. Je parle beaucoup. Et puis je sens que les joueurs ont besoin de moi. C'est une volonté de ma part et du coach. Et j'espère faire honneur à la confiance qu'il m'accorde.
Avez-vous été déçu par les départs de Marouane Chamakh et Yoann Gourcuff ?
Pour Marouane, les dirigeants s'y sont pris un peu tard. Il n'a pas voulu resigner. C'est dommage. Pour Yoann, c'est pareil, ça se comprend. Bordeaux ne joue pas la Ligue des Champions alors que Lyon oui. On ne peut pas les juger et surtout on ne peut rien y faire. Et ils ne sont pas partis dans des clubs moins bons. Lyon est un grand club français et Arsenal un grand d'Europe. On ne peut pas leur en vouloir.
Avez-vous un temps songé à partir également ?
Ça m'a traversé l'esprit mais très rapidement. Puis je me suis dit que c'était seulement ma première année à Bordeaux. Mais ça fait peur. On se demande à quoi va ressembler l'équipe la saison prochaine. Tout est allé très vite ensuite. Une fois rassuré, je n'ai jamais voulu partir, j'ai l'impression d'avoir une revanche à prendre...
Vous n'avez pas envie de viser plus haut ?
Bien sûr. Ça a toujours été un objectif. Je me verrais bien à Arsenal par exemple.
Quels sont les objectifs de Bordeaux cette saison ?
On veut gagner des titres, se qualifier pour la Ligue des Champions et bien figurer dans les coupes nationales.
Concrètement qu'est-ce que cela veut dire ?
On va essayer d'accrocher un ou deux titres. On prendra ce qui viendra.
Vous allez jouer contre votre ancien club samedi (Bordeaux-Lorient), cela vous fait-il un petit quelque chose ?
Non pas du tout. Pour moi, c'est un match comme les autres, il n'a rien de particulier. Il ne faut jamais se focaliser sur ce genre de choses, sinon c'est là que tu fais un mauvais match. Je sais de quoi je parle, ça m'est arrivé avec Lorient quand j'ai joué contre Auxerre.
Votre première en Bleus, ne s'est pas très bien passée (défaite 0-2 face à l'Espagne, ndlr). Quel souvenir gardez-vous de cette expérience ?
Je ne pense pas être passé à côté de mon match. A cette époque, l'équipe de France était malade. Ce n'est pas un mauvais souvenir. Et puis on jouait contre la meilleure équipe du monde. C'est sûr j'aurais préféré montrer un autre visage, mais l'équipe de France était touchée. Être lancé dans un match comme ça, c'est difficile. J'étais aligné avec Escudé avec qui je n'avais joué. Personne n'a sorti un grand match ce soir-là.
Avec le recul, rater le Mondial c'était plutôt une bonne chose ?
Oui et non. Sur le coup j'étais déçu. C'est difficile de dire que c'était mieux de ne pas y être, car jouer pour l'équipe de France, c'est un objectif mais vu la physionomie de la Coupe du monde, je suis bien content de ne pas y avoir été.
Avec l'arrivée de Laurent Blanc à la tête des Bleus, pensiez-vous avoir plus de chances que les autres d'être appelé ?
J'ai tendance à dire que ce n'est pas parce que vous avez été sous les ordres de quelqu'un que vous partez favori. La saison dernière s'est mal terminée. Donc j'attends mon tour, on verra.
Avez-vous eu Laurent Blanc au téléphone depuis ?
Pas du tout. Il a ses méthodes, mais je ne suis pas déçu. J'attends mon tour !
Interview réalisé par chronofoot