

Présent au gala World Charity Soccer en faveur d'Haïti, Michaël Ciani est revenu, sur la «grosse déception» de sa non sélection pour le Mondial 2010. Aujourd'hui résolument positif, le défenseur bordelais promet que lui, comme son équipe, seront plus forts l'an prochain.
Michaël, après le titre de champion en 2009, Bordeaux vient de terminer la saison à une décevante sixième place et ne disputera donc pas de Coupe d'Europe. Qu'est-ce qui s'est passé ?
On n'a pas réussi à relever la tête dans les moments difficiles. On a eu du mal en deuxième partie de saison. C'était difficile, mais ce n'est pas grave... On ne peut que faire mieux l'année prochaine.
Est-ce que le groupe a été déstabilisé par les tractations autour de Laurent Blanc, annoncé tout au long de la saison comme le futur entraîneur de l'équipe de France ?
Sincèrement, je ne sais pas. Moi, ça ne m'a pas du tout gêné. Après c'est un collectif qui a été touché, mais je ne sais pas si c'est par cet événement-là.
Michaël, comment avez-vous vécu cette fin de saison délicate?
Ça a été un double coup dur, avec la non-qualification en coupe d'Europe puis le départ du coach. C'est difficile à vivre. On s'y attendait un peu et le coach l'a confirmé. Mais c'est le football. Il y a des départs, des arrivées, un nouveau coach. On a juste besoin de repartir de l'avant, tout simplement.
Comment s'est passée l'annonce de son départ?
Dimanche matin, il nous a réunis, non pas pour s'entraîner, mais pour annoncer son départ. Il y a eu de l'émotion. Certains étaient déçus car ils avaient de bonnes relations avec lui. Ce n'était pas le cas pour d'autres. Un changement de coach va peut-être permettre à certains joueurs de se montrer à leur avantage afin d'aider Bordeaux à se relever de tous les coups durs pris en 2010.
Quel bilan tirez-vous de votre première saison?
Je n'ai aucun regret. Je suis super content malgré les échecs du club. Nous n'avons pas atteint les objectifs du début de saison en ratant une qualification pour l'Europe. J'ai réalisé une saison pleine et c'est ce que je voulais. Bordeaux m'a permis d'être en équipe de France et je remercie le club de m'avoir recruté il y a un an. On a joué les premiers rôles et ma première participation à une Ligue des champions s'est très bien passée. On a voulu atteindre beaucoup d'objectifs et on a tout frôlé, pour finalement ne rien réussir à conquérir.
Pour revenir sur un plan plus personnel, comment avez-vous réagi à votre non sélection pour la Coupe du monde en Afrique du Sud ?
Tout mon entourage y a cru, donc grosse déception lors de l'annonce, mais c'est son choix , il faut le respecter. Ça me permettra d'être meilleur la saison prochaine.
Une victoire fait toujours du bien. Actuellement, nous sommes sur une série correcte. Il faut bien finir à Lens, prendre ces dix points sur douze possibles lors des 4 dernières journées et espérer se qualifier pour la coupe d’Europe.
Les deux dernières victoires à domicile vous ont-elles rassuré ?
Les deux éléments principaux qui nous manquaient sont revenus : la solidité défensive et la réussite offensive. C’est une bonne chose. Dommage que le championnat se finisse maintenant ! La saison a été longue et ne pas finir dans les 5 premiers serait une déception.
Les raisons de la mauvaise passe bordelaise sont-elles selon toi plutôt d’ordre mental ?
Je pense que c’est un « tout ». Nous avons connu un gros manque de réussite. Nous avons par exemple souvent frappé les poteaux. Les faits de jeu n’étaient pas en notre faveur. Défensivement, on prenait régulièrement un but sur la première occasion adverse. Tout ce qui nous souriait en 2009 avait disparu en 2010. Maintenant, cela va mieux, nous avons retrouvé de la confiance.
Tu as vécu un exercice contrasté entre des débuts réussis et une fin de saison plus compliquée…
Tout est allé très vite. J’ai connu un début de saison très intéressant avec de bons matches en championnat et mes premiers pas en Champions League avant d’être sélectionné pour la première fois en équipe de France. Après, les gens m’ont peut-être jugé sur une ou deux prestations en oubliant tout ce que j’avais fait avant. Le football est ainsi, tout va très vite dans les deux sens. C’est aussi la faute de l’entourage. Nous n’avons pas toujours notre mot à dire. Les gens jugent très vite.
Peut-être l’équipe se voyait-elle déjà championne à la trêve ?
On ne se disait pas que c’était sûr mais nous étions bien partis. Il fallait faire ce très bon parcours pour mettre toutes les chances de notre côté. Nous avons entamé 2010 avec une belle avance mais nous l’avons perdue en grillant des jokers trop rapidement. C’est dommage… Mais ce que nous avons réalisé en 2009, il fallait le faire !
Tu as été élu dans l’équipe type de la Ligue 1. Est-ce une satisfaction ou une surprise ?
C’est donc une satisfaction d’autant plus grande que ce sont tes pairs qui t’ont élu…
Oui, exactement. Si les votants avaient été des journalistes, j’aurais probablement fini dixième ! Mais je suis content que les joueurs m’aient offert cette récompense.
Lors de ce dernier match à Lens, l’enjeu sera de taille pour les Girondins. A quel type de match t’attends-tu ?
Le stade Bollaert sera plein pour ce dernier acte. Est-ce un stade et une atmosphère que tu apprécies ?
Cette entrée fracassante dans le grand monde, suivie d'une première sélection en bleu contre l'Espagne le 3 mars dernier (0-2), a fait grandir l'ancien lorientais en accéléré. Trop vite ? Il prétend que non. Dès la première baisse de régime pourtant, à la fin de l'hiver, le Guadeloupéen a compris qu'il avait changé de statut. Critiques malles vécues, polémique avec Jean-Michel Larqué et surtout fébrilité sur le terrain, Ciani a traversé une période difficile
Fin de mauvaise série
Monté sur un corner, il s'est élevé plus haut que toute la défense toulousaine pour asséner une jolie tête piquée. Pelé et Didot se sont gênés à la réception et Ciani a pu hurler toute sa rage de mettre fin à la mauvaise passe bordelaise comme à la sienne. Au moins symboliquement.
Car s'il était revenu dans l'équipe de départ à Valenciennes après deux matches à ruminer son amertume sur le banc (au Mans et face à Lyon) puis un autre à la maison (à Lorient) pour purger une suspension, les soupçons de fébrilité n'avaient pas vraiment disparu à son égard.
Et hier ? Disons que Bordeaux n'a pas pris de but… Mais face à ce Toulouse, c'était bien la moindre des choses. Si l'on était sévère, on pourrait tout de même discuter de ses quelques relances hasardeuses de la tête, loin de tout danger. Le signe d'une confiance encore fragile ? Les prochains matches le diront.
À moins que l'annonce des 23 joueurs retenus pour la Coupe du monde par Raymond Domenech, le 11 mai prochain, ne vienne enfin mettre fin à cette période de tension et de turbulences. Quel qu'en soit le verdict pour Michaël Ciani qui après la rencontre hier, s'est éclipsé de Chaban-Delmas sans mot dire.
Source : Sud Ouest.fr
Je crois que chaque joueur est déçu. Nous sommes dans notre bulle. Nous ne nous prenons pas la tête. Nous allons parler très vite. Nous n’allons pas nous enterrer. C’est sûr que c’est embêtant... Il faut que la bonne ambiance du groupe reste pour nous aider. C’est déjà ça.
Comment as-tu vécu le match à Valenciennes (2-0) ?
Un peu comme les autres matches du moment. Tu as le sentiment de maîtriser le jeu, tu sens que tu peux prendre les devants. Sur une action adverse, ils parviennent à marquer. Cela nous tue. Ils ne nous mettent pas en grand danger, mais il suffit de pas grand-chose pour qu’ils y arrivent. C’est souvent contre nous en ce moment.
Bordeaux souffre d’un manque flagrant de réussite en ce moment…
Nous devons provoquer la réussite ou la chance. Il faut plus inquiéter les défenses adverses en ce moment. Il faut retourner la situation et parvenir à ouvrir le score pour se libérer.
Penses-tu que le spectre de la Champions League vous empêche de vous engager à 100% en championnat ?
Nous devrions tout de même nous imposer. Nous ne montrons pas assez de belles choses. Nous avons fait de bons matches face à Lyon car c’est une saveur particulière. Nous parvenons à nous transcender contre eux. Nous aurions du réaliser un minimum qui n’a pas été fait depuis plusieurs matches.
Maintenant il faut foncer et ne pas regarder derrière…
C’est exactement cela. Nous ne sommes pas si loin de nos objectifs et des adversaires directs. Tout peut aller très vite. Si nous gagnons deux matches de suite, la donne peut complètement changer. Il ne faut surtout pas baisser les bras. Nous devons nous accrocher jusqu’au bout. Nous sommes des compétiteurs.
Recevoir Toulouse à Chaban-Delmas vous fait du bien ?
Cela nous fera du bien si nous gagnons. Nous connaissons notre situation, le match n’est pas gagné d’avance. C’est sûr que jouer dans notre stade devrait nous aider à gagner les trois points.
Comment te sentais-tu à Valenciennes pendant le match ?
Je me sentais bien. J’avais beaucoup d’envie. J’ai mis de l’intention dans toutes mes interventions. J’avais vraiment envie de montrer quelque chose. Nous prenons ce but où je ne peux pas grand-chose… Carlos Henrique et moi avions vraiment envie de bien faire. Nous étions présents, costauds et solides. Nous prenons un but sur leur 1ère action du match et cela nous tue. A la mi-temps, tout le monde avait le moral dans les chaussettes et c’était difficile de revenir sur les terrains.
Quel est votre principal défaut du moment ?
Le piège est que nous marquons peu en attaquant beaucoup. Cela nous expose facilement aux contres. Nous avions tendance à trop nous projeter vers l’avant. Il faut marquer en 1er afin de gérer notre match et de retrouver notre jeu.
Quel est ton sentiment sur cette période ?
Tout va très vite, nous n’avons pas le temps de prendre de la distance. Nous n’avons pas arrêté depuis janvier. Tout est passé à une telle vitesse… Jouer tous les trois jours est difficile. Nous n’avons pas le temps de souffler.
Lors des matches aller, vous aviez battu Toulouse (1-2)…
Gagner comme cela serait parfait parce que cela nous remettrait en confiance. J’aimerais bien ne pas prendre de but par contre. Gagner contre Toulouse, ne serait-ce que sur le score de 1 à 0, serait parfait. Nous ne devons pas calculer. Il faut être concentré sur le match de Toulouse pour le gagner.
Ce n’est pas grave. J’aurais voulu le jouer car je n’avais pas joué le match aller. Je suis surtout déçu de ne pas avoir gagné le match. C’est sûr que je suis déçu de ne pas avoir joué dans mon ancien stade.