Très peu utilisé à l'Espanyol Barcelone depuis son arrivée , Michael Ciani retrouve peu à peu le groupe et les matchs comme quoi le travail finit toujours pas payer. Le français a publié une tribune dans l'équipe , un article très intéressant sur le parcours des joueurs à l'étranger.
« Pour beaucoup de footballeurs, le mercato
constitue l’occasion de franchir un cap, se relancer ou aller chercher
un contrat juteux à l’étranger. Quand ces transferts ne se passent pas
comme espéré, nombre d’observateurs invoquent un problème de talent ou
de niveau. Et si les choses étaient plus complexes que cela ? Avant son
recrutement, chaque joueur a été observé une bonne dizaine de fois et
son arrivée a été validée de façon collégiale. Alors, comment expliquer
certaines désillusions ?
Quitter ses frontières s’avère parfois payant. Il suffit de considérer les cas d’Anthony Martial ou de Kingsley Coman. Dans un registre moins médiatique, je pense aussi à Thomas Heurtaux, passé de Caen à la défense centrale de l’Udinese ou Kalidou Koulibaly, pilier de celle de Naples après avoir transité par Metz et Genk. Mais tous les départs ne connaissent pas la même issue : pour ne citer que les plus récents, les départs de Franck Tabanou (depuis revenu à Saint-Etienne) à Swansea ou Florian Thauvin n’ont pas été une réussite. Il y a quelques années, les expériences de Rio Mavuba à Villareal ou Yoann Gourcuff au Milan AC, pour ne citer qu’eux, avaient déjà mis en évidence le risque de mésaventure.
Partir à l’étranger, c’est découvrir un autre rapport au football, une autre conception des entraînements. A mon arrivée à la Lazio en 2012, j’ai découvert les entraînements à l’italienne. Ce n’était plus « Jamais sans ma fille » mais plutôt « Jamais sans mes haltères » ! Après ma première séance, j’ai eu l’impression de m’entraîner pour la première fois - et Dieu sait pourtant qu’à Bordeaux ou à Lorient, les séances étaient rigoureuses. Honnêtement, un footballeur légèrement fainéant n’aurait pas duré longtemps.
Et puis comment faire abstraction de de la pression dans le stade et les rues de Rome un soir de derby ? C’est autre chose que celle ressentie place des Lices à Rennes ou près du Port d’Hercule à Monaco ! Cette tension m’a galvanisé… Plus jeune, elle m’aurait peut-être inhibé. J’imagine donc d’autant mieux l’effet qu’elle pourrait avoir sur un jeune joueur.
A l’étranger, le footballeur arrive dans un pays dans lequel sa réputation est souvent marginale et à construire. Il doit parfois travailler plus que les autres pour s’imposer et se faire un nom. Sans un véritable goût de l’effort, son statut au sein du club risque d’être vite remis en question.
Enfin, il se peut que l’entraîneur de l’équipe n’ait pas eu le dernier mot en matière de transfert. Le joueur débarque alors au sein d’un effectif où il n’est pas désiré. Tout deviendra prétexte à sa mise à l’écart. J’ai moi-même été placé dans une situation délicate au Sporting Lisbonne (où il était arrivé l’été dernier avant d’être transféré en août à l’Espanyol) pour des raisons plus qu’opaques et manifestement éloignées de toutes considérations sportives : je n’ai disputé que vingt minutes lors d’un match de présaison. Oui, vingt minutes. Je pense que tout est dit…
Voilà pourquoi je persiste à dire que résumer une mésaventure d’un joueur à un manque de talent est souvent une faute d’analyse. Face à ces situations, ses deux meilleurs alliés seront son professionnalisme et son mental d’acier. Fort de sa volonté et de son sérieux, le joueur sera en mesure de se relancer ailleurs. Y compris dans son pays d’origine. Les exemples d’Hatem Ben Arfa à Nice et Lassana à Marseille suffisent à le prouver.
Quitter ses frontières s’avère parfois payant. Il suffit de considérer les cas d’Anthony Martial ou de Kingsley Coman. Dans un registre moins médiatique, je pense aussi à Thomas Heurtaux, passé de Caen à la défense centrale de l’Udinese ou Kalidou Koulibaly, pilier de celle de Naples après avoir transité par Metz et Genk. Mais tous les départs ne connaissent pas la même issue : pour ne citer que les plus récents, les départs de Franck Tabanou (depuis revenu à Saint-Etienne) à Swansea ou Florian Thauvin n’ont pas été une réussite. Il y a quelques années, les expériences de Rio Mavuba à Villareal ou Yoann Gourcuff au Milan AC, pour ne citer qu’eux, avaient déjà mis en évidence le risque de mésaventure.
Partir à l’étranger, c’est découvrir un autre rapport au football, une autre conception des entraînements. A mon arrivée à la Lazio en 2012, j’ai découvert les entraînements à l’italienne. Ce n’était plus « Jamais sans ma fille » mais plutôt « Jamais sans mes haltères » ! Après ma première séance, j’ai eu l’impression de m’entraîner pour la première fois - et Dieu sait pourtant qu’à Bordeaux ou à Lorient, les séances étaient rigoureuses. Honnêtement, un footballeur légèrement fainéant n’aurait pas duré longtemps.
Et puis comment faire abstraction de de la pression dans le stade et les rues de Rome un soir de derby ? C’est autre chose que celle ressentie place des Lices à Rennes ou près du Port d’Hercule à Monaco ! Cette tension m’a galvanisé… Plus jeune, elle m’aurait peut-être inhibé. J’imagine donc d’autant mieux l’effet qu’elle pourrait avoir sur un jeune joueur.
A l’étranger, le footballeur arrive dans un pays dans lequel sa réputation est souvent marginale et à construire. Il doit parfois travailler plus que les autres pour s’imposer et se faire un nom. Sans un véritable goût de l’effort, son statut au sein du club risque d’être vite remis en question.
Enfin, il se peut que l’entraîneur de l’équipe n’ait pas eu le dernier mot en matière de transfert. Le joueur débarque alors au sein d’un effectif où il n’est pas désiré. Tout deviendra prétexte à sa mise à l’écart. J’ai moi-même été placé dans une situation délicate au Sporting Lisbonne (où il était arrivé l’été dernier avant d’être transféré en août à l’Espanyol) pour des raisons plus qu’opaques et manifestement éloignées de toutes considérations sportives : je n’ai disputé que vingt minutes lors d’un match de présaison. Oui, vingt minutes. Je pense que tout est dit…
Voilà pourquoi je persiste à dire que résumer une mésaventure d’un joueur à un manque de talent est souvent une faute d’analyse. Face à ces situations, ses deux meilleurs alliés seront son professionnalisme et son mental d’acier. Fort de sa volonté et de son sérieux, le joueur sera en mesure de se relancer ailleurs. Y compris dans son pays d’origine. Les exemples d’Hatem Ben Arfa à Nice et Lassana à Marseille suffisent à le prouver.